La guerre de guérilla dans l’enclave de Cabinda vue de la communauté internationale est un (in) déni.

Le texte du Padre Raúl Tati en résumé Après avoir fait une analyse ontologique / philosophique sur l’existence ou la non-existence d´un conflit au Cabinda, il est passé à énumérer quelques faits récents qui, selon lui, font rebondir la problématique politique du Cabinda.

Parmis ces faits l´apparition de l`ACC est le premier qu´il mentionne avant de passer aux autres faits comme les nombreux et successifs communiqués du Flec-Fac sur les récentes actions militaires, les déclarations des diplomates angolais et portugais, l´acte unilatéral de cesser-le-feu du Flec-Fac en réponse à l´appelle du Secrétaire Général des Nations Unies et, finalement la récente dénonciation des autorités congolaises sur les incursions de l´armée angolaise sur leur térritoire, soit disant pour y poursuivre des éléments du Flec. Dans sa description du ACC, je relève purement et simplement la place qu´il donne à l´apparition de l´ACC dans le processus de relance de la lutte, sans vouloir entrer dans des questions considérées polémiques et que « ni moi, ni quelqu´un d´autre sommes capables de répondre ». Dans les lignes qui suivent, vous trouverez la traduction de l’introduction qu´il fait, puis ce qu´il dit sur l´ACC et finalement sa conclusion.

Raúl Tati

Récemment, le différend cabindais, conflit négligé par la communauté internationale, est revenu à la loupe avec une certaine acuité. Certains faits récents méritent une réflexion sérieuse vu leur pertinence. Je réserverai ces lignes pour partager avec les lecteurs quelques commentaires à ce sujet, compte tenu de leur intérêt pour l’opinion publique nationale et internationale.

Sur l´ACC

Je disais que le problème du Cabinda était ces derniers temps revenu à la loupe. Passons aux faits les plus pertinents. L’organisation d’une rencontre intercabindaise à Accra (Ghana), avec la facilitation de l’ONG locale, Organisation pour le développement de l’Afrique (OAD), du 21 au 24 octobre 2019, est le premier fait que j’apporte à cette réflexion, même sans entrer dans le mérite ou le démérite de l’initiative. La réunion qui a eu lieu au Centre international de formation pour le maintien de la paix de Koffi Annan (KAIPTC) avait pour but d’amener les Cabindais de l’intérieur et de la diaspora au Ghana, qu’ils soient des personnalités politiques / militaires ou des militants civiques. Depuis sa phase préparatoire, l’initiative a soulevé quelques diatribes au sein des mouvements cabindais. Pour cette raison, certains qui étaient censés être là se sont abstenus, notamment les deux factions armées dirigées respectivement par Emmanuel Nzita et Alexandre Tati.

Pour eux, le but de la réunion était opaque et trivial, un point de vue non partagé par les vingt-deux participants qui ont travaillé pour faire réussir l’initiative. Curieusement, la rencontre a été avalisée par le président João Lourenço, qui a engagé son équipe de services de renseignement externes (SIE) dans l’organisation de l’événement. Cela explique l’implication personnelle du chef de l’Etat ghanéen, Nana Addo Dankwa Akufo-Addo, qui a effectué le 9 août 2019 une visite d’Etat en Angola, où il a été reçu par le président João Lourenço et le Parlement angolais au sein duquel il a prononcé un discours.

Lors de cette réunion à Accra, une structure appelée Alto Conselho de Cabinda (ACC) a été créée. Tout comme dans la phase préparatoire, il y a eu dans la phase post-réunion à nouveau des diatribes parmi les participants en raison de certains mésintelligences et désaccords stratégiques. La réunion a été suivie et soutenue par l’Église catholique en la personne de l’archevêque d’Accra, Mgr Charles Palmer Buckle.

Conclusion

L’un des problèmes fondamentaux qui empêche le conflit du Cabinda d’évoluer vers une solution est le manque de vérité. Il y a beaucoup de mensonges et de manipulations. Cela fait partie du jeu, dans la mesure où la manipulation est utilisée comme une arme de diversionisme. C’était le cas pendant le nazisme, dont la machine de propagande conçue par l’officier Yosef Goebels transformait les mensonges improblables en vérité par leur répétition continuelle. Mais l’Allemagne a été vaincue. C’est ce qu’ils font avec la situation au Cabinda. Mais cela ne donnera pas de bons résultats, car cela n’a de mérite que de perpétuer le conflit. Les dirigeants angolais finissent par tomber dans le ridicule, car de nos jours le contrôle de l’information, c´est comme un mirage et la société dispose de sources diverses d’information. Lorsque la communication institutionnelle navigue dans le marais corrosif de la désinformation, elle perd sa crédibilité aux yeux de l’opinion publique. La sagesse cabindaise enseigne que l´on peut manger des arachides sous l´eau, mais l’écorce finira par émerger.

Source : Jornal o Kwanza

 

 

 

 

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