Le traité de Simulambuco

Publicado por Tchissap

6 août 2020

Craignant de perdre le Cabinda, le Portugal a fait signer les accords de Chinfuma et Chicamba avec les chefs autochtones cabindais entre 1883 et 1884, puis le 1er février 1885, le traité de Simulambuco. Ce document permet ainsi au Portugal de disposer d’une base juridique sur le Cabinda en vue de la délimitation définitive des territoires africains lors de la Conférence de Berlin de 1885, réunion des puissances européennes pour le partage des colonies et des zones d’influence en Afrique.

O Tratado de SimulambucoLe plus important de ces traités est celui signé le 1er février 1885 à Simulambuco par le Roi du Cabinda, Ibiala Mamboma, qui plaçait le Cabinda sous le protectorat du Royaume du Portugal. La validité de ce traité a été reconnue par la conférence de Berlin, car les Britanniques et les Allemands avaient compris l’intérêt qu’il y avait de diviser la région de l’embouchure du fleuve Congo entre leurs trois rivaux, Français, Belges et Portugais.

Aujourd’hui, ce traité de protectorat constitue l’acte fondateur des indépendantistes, dans la mesure où il établit juridiquement l’existence d’une entité politique cabindaise. Car en effet, la cessation du protectorat aurait dû s’accompagner de l’indépendance du territoire cabindais, reconnu par le droit international.

D’autant plus, la constitution portugaise de 1933 en vigueur jusqu’en 1975, établit une nette et claire distinction entre l’Angola et le Cabinda, comme deux territoires, notamment en son article 1er, alinéa 2 – titre premier.

En 1957, le Portugal a placé le Cabinda et l’Angola sous l’autorité d’un administrateur unique, sans modifier le traité de Simulambuco, et en contradiction avec la constitution Portugaise, qui distinguait ces deux territoires. Semblant entériner cette fusion de fait, la résolution 1542 (XV) de l’Assemblée Générale des Nations Unies adoptée le 15 décembre 1960 relative à la décolonisation, a retenu « l’Angola y compris l’enclave du Cabinda ». Mais, en 1964, après une réunion au Caire, l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) a publié une liste de pays à décoloniser, mentionnant distinctement l’Angola (cas n°35) et le Cabinda (cas n°39). Il n’en fut rien, la découverte de grands gisements pétroliers off-shore en 1966 n’incitant pas le Portugal à abandonner ce territoire.

Le 15 janvier 1975, l’article 3 de l’acte final de la Conférence d’Alvor, signé par les trois mouvements politico-militaires indépendantistes angolais (MPLA, FNLA, UNITA) et le Portugal, a proclamé le rattachement du Cabinda à l’Angola. Le FLEC n’était pas invité. Néanmoins, il faut rappeler que ces mêmes accords d’Alvor ont été suspendus par le Portugal un mois et dix sept jours avant la proclamation de l’indépendance de l’Angola. Les indépendantistes cabindais considèrent les accords d’Alvor caducs à juste titre.

Monumento ao Tratado de Simulambuco
Cérémonie commémoration du traité de Simulambuco
Cérémonie commémoration du traité de Simulambuco, cimetière
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Dalaï Lama

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